le rouge et noir

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LE BELEM

LE BELEM

mardi 1 mai 2012

Une Nouvelle Vie







En cette belle journée du 1er mai, j’ai abandonné la cabine douillette de la goélette, pour profiter de ce radieux soleil, le long des berges de la Seine. Au bout d’une heure de marche, je me suis posée sur un rocher, les pieds à fleur d’eau. Un couple de colverts est venu me rendre visite. Afin de pouvoir mieux profiter de cette quiétude, j’ai fermé les yeux. Seuls le clapotis  de l’eau et le chant des oiseaux se faisaient entendre, je serais bien restée ainsi des heures. Un peu plus loin, un pêcheur c’était installé et montrait à son petit fils le bel cormoran noir, qui avait depuis 2 ans choisit de vivre parmi nous.

A cet instant j’ai compris quel était ce plaisir que ces hommes venaient chercher au bord de l’eau. Je me suis souvent demandé, comment on pouvait rester ainsi des demies-journées voir des journées entières au bord de l’eau à entendre que le bouchon s’enfonce par la gourmandise imprudente d’un poisson.
Si parfois, ils ont de quoi nourrir leur famille pour le repas du soir, souvent ils reviennent bredouillent, et les poissons de la Seine de l’île de France, je ne suis pas certaine qu’ils soient très comestibles.

Mais au fond ils sont comme le peintre qui installe chevalet et pinceaux pour reproduire ce merveilleux spectacle qui s’offre à nous , je suis comme eux, sauf que c’est ma plume qui traduit ce sentiment de liberté. Ca quelque soit les résultats de la semaine prochaine, rien nous empêchera de nous retrouver entre le bras  mort du Giboin et  la Seine durant les prochaines semaines à venir.

Et si je demandais à ce pêcheur des conseilles pour pouvoir me nourrir de ce que la nature m’offre, ainsi qu’au chasseur et au jardinier. Le supermarché perdrait une cliente, et avec les économies que ma pêche et ma chasse me feront faire, j’achèterais des poules pour les œufs, un cheval pour me déplacer. Puis avec les économie d’essence, je pourrai acheter un 2ème cheval, puis une roulotte, une chèvre pour le lait, une vache c’est un peu trop encombrant.
Etre riche, le rêve de beaucoup, mais rien nous empêche d’y être, il suffirait juste d’avoir le courage de le devenir.

Se débarrasser de tous ces appareils que l’on veut nous faire croire indispensable, télévision, téléphone, ordinateurs, machines à laver…Au lieu de se retrouver sur la toile pour discuter, on se retrouverait aux lavoirs, aux potagers, aux champs. La vie  sera plus dure ? Pas si sure, peut-être physiquement et encore notre vie actuelle est éprouvante autant physiquement que moralement.
Assise ainsi au bord de l’eau, je me dit que la seule façon de se sortir de ce chaos, est de faire une sacré marche arrière.

De retour sur la goélette, mon pirate était en train de faire griller un bar qu’il avait pêché lors de son précédent voyage, qu’il avait su garder dans du sel. Je le pris dans mes bras et lui dit, demain je ne vais pas au bureau, je reste avec toi sur ce navire. C’est toi qui a raison, et mes amis recevront dorénavant mes invitations et mes courriers par pigeon.  C’est ainsi que nouvelle vie est née.