Il y avait depuis quelque temps, une ambiance pesante, oppressante. Je ne m'en étais pas vraiment rendue compte, bercée par ma nouvelle vie professionnelle.
Un samedi soir de décembre, je me suis rendue à un concert, comme je le fais bien souvent. Un des musiciens m'a comme hypnotisée. Il était vétu tout de noir, sa chemise à moitié ouverte, laissait entrevoir, le torse d'un homme qui ne devait pas passer son temps uniquement à jouer de son instrument. Il devait être souvent au grand air, vu son teint. Il n'était pas comme ses compagnons de scènes, et pas uniquement parce qu'il était le seul à ne pas avoir de couleurs sur lui. Il y avait longtemps, que je n'avais pas ressenti cette sorte de magnétisme.
Etait ce parce qu'il jouait du saxophone, qui pour moi est le plus bel
instrument. Je trouve qu'il met toujours un petit quelque chose que
j'adore en plus, et quelque soit le type de musique. D'ailleurs même les groupes de métal depuis quelques années, se mettent au saxophone.
C'est à cet instant que j'ai réalisé que ça faisait de longs mois, que je n'avais vu dans mes contrées, l'ombre d'un pirate, encore moins celle d'un vampire.
Puis je me suis laisser guider par sa musique, qui m'entraina jusqu'à l'aurore, dans un pays merveilleux.
Lorsque j'ouvris les yeux, la salle était vide, il ne restait que lui
assis sur le bord de la scène, son saxophone posé près de lui. Il
écoutait une version de GOST au saxophone. Il se leva et m'invita à danser sur cette jolie mélodie et nous nous envolâmes vers son trois-mâts.
Le
premier qui m'a parlé de chanteurs dit « engagés » est
mon instituteur de CM2. Il considérait engagé ceux qui dans leur
comportement privé correspondait à cet engagement. C'est ainsi, que
j'ai étudié les textes de grands chanteurs Français et que j'ai
compris que mon père écoutait des chanteurs engagés à l'inverse
de ma mère.
Lequel
m'a influencé, mon père en écoutant en boucle Jean Ferrat, Georges
Brassens, Mouloudji ou cet instituteur en expliquant les messages de
ces artistes, je ne saurais le dire. Mais ce qui est certain, c'est
que ces textes sont toujours d'actualité et comme le chantait les
Poppys
« Non
non rien à changé...
Les
sujets principalement étudié par l'intermédiaire de ces chanteurs
sont :
L'EXODE
RURALE :
Quelques
chiffres révélateurs sur cette mutation de la France rurale au
milieu du XX° siècle. A la fin de la guerre, en 1948, des centaines
de tracteurs furent importés des États-Unis, ce qui eut pour effet
de pousser à l'abattoir près de 2 millions de chevaux devenus
inutiles pour les labours. Dans le même temps une politique de
remembrement systématique des parcelles agricoles aboutit à à ce
que près de 150 millions de parcelles furent redessinées. C'est
ainsi que, au cours des années 1960-1970, l'on passa d'une
agriculture de subsistance et de vente du superflu à proximité –
qui résumait jusque-là la vie de la grande majorité des
agriculteurs - à une agriculture intensive tournée vers la vente à
des marchés de plus en plus lointains et à la grande distribution.
Au final, 400.000 exploitations disparaissent et les paysans quittent
le terroir au profit des villes où leurs enfants seront « flics
ou fonctionnaires »,
comme le chante Ferrat
LA
PEINE DE MORT
Chaque
exécution, voire chaque réquisition de mort posait le débat sur la
peine de mort (surtout après la démission de De Gaulle). En 1969,
la majorité des Français s’affirmait contre la peine de mort,
mais la tendance s'inversa avec l'augmentation de la criminalité et
la très médiatisée prise d'otage de la Maison centrale de
Clairvaux. Elle amena Georges POMPIDOU à faire exécuter Roger
BONTEMS, reconnu comme complice de meurtre, non comme auteur. La
pratique voulait que le président ne refusât la grâce qu’aux
affaires médiatisées et graciât quasi-systématiquement dans les
autres cas, y compris des affaires sordides de doubles-meurtres,
d’assassinats de personnes âgées, etc. Plus d’une
quinzaine de personnes sont condamnées à mort après l’exécution
de Hamida DJANDOUBI en septembre 1977, dont une seule pour les deux
années 1978 et 1979 contre 10 pour les années 1980 et 1981, ce qui
s’expliquerait par un « ras-le-bol » face à la hausse
de la violence. Tous ont soit eu leur pourvoi en cassation accepté,
soit eurent leur peine convertie à la suite de l’abolition de la
peine de mort, à l’exception de Philippe Maurice dont le recours
en grâce a été examiné et accepté par François Mitterand après
l'élection présidentielle de mai 1981. La France est
connue pour être le dernier pays d’Europe occidentale et de la
Communauté européenne à avoir aboli la peine de mort et à avoir
procédé à une exécution. (Wikipédia).
L'ANTIMILITARISME
:
L'antimilitarisme est une idéologie qui s'oppose au militarisme, dans ses dimensions hiérarchiques et autoritaires, mais aussi bellicistes et nationalistes. Pour partisans, la guerre est inhérente au capitalisme et au colonialisme.
GEORGES BRASSENS. D'un album à l'autre il a constamment réaffirmé son
anarchisme, anticléricalisme jusqu'à ses dernière chansons.
L'AUVERGNAT
Au
début du XXe siècle, à une époque où la France était encore
très rurale, et où Paris commençait à attirer les gens de
Province, les parisiens rejetaient ces « migrants » : les
auvergnats, les bretons, etc...De plus, les auvergnats avaient la
réputation d'être très avares. Celui de cette chanson symbolise
bien la générosité de cette personne rejetée par la bonne
société, et qui se montre en réalité bien plus généreuse que
"les croquants", personnes de statut noble .
Le
compositeur adresse ses remerciements à seulement trois
destinataires, ce qui en marque la rareté et ce qui justifie la
majuscule qui commence leurs noms, comme si c’était une
intention de sa part de les démarquer d’une société caractérisée
par son inhospitalité « M’avaient fermé la porte au nez », par
son manque de charité « S’amusaient à me voir jeuner » , et
même par sa méchanceté « Riaient de me voir emmené » - Un
parallèle est ainsi établi entre la générosité et l’égoïsme
des hommes. Nous avons donc une société déshumanisée. L’ironie
qualifie d’ailleurs cette société de « gens bien intentionnés
». C’est donc une dénonciation qui prend une dimension
universelle « Tous les gens ». C’est donc par la mise en exergue
de trois personnages que Brassens exprime sa totale
reconnaissance, il parvient à pointer du doigt l’égocentrisme
d’une société qui se détourne des valeurs humaines et qui fait
preuve d’indifférence devant la souffrance des autres. Les valeurs
d’humanité que véhicule ce texte expliquent alors l’engouement
populaire pour cette chanson. Brassens s’est appliqué à traiter
d’un sujet universel et même s’il apparait moralisateur, force
est de reconnaître que ses propos sont intemporels et restent
toujours d’actualité.
LE
GORILLE
En
1952, c'est avec sa guitare et son art de l'écriture que Georges
Brassens tourne en ridicule les juges appliquant la peine de mort. Le
juge est confondu avec une femme à cause de sa robe et se trouve
violé par un gorille. Le Gorille est un des premiers succès qui
fait connaître Georges Brassens dans les cabarets parisiens.
Brassens expliquerait ainsi sa chanson :
''"En
réalité, je me suis engagé. Seulement, les mauvais esprits ou ceux
qui sont dépourvus d’esprit ne s’en sont pas aperçus. Pour que
les gens un peu imbéciles s’imaginent que vous êtes engagé, il
faut que vous énonciez des faits, il faut que vous leur disiez,
voilà : "je suis contre la peine de mort". Moi, je
n’ai pas dit "je suis contre la peine de mort", j’ai
écrit Le gorille."'
JEAN FERRAT. Il fut en quelque sorte la vitrine culturelle du Parti
communiste français. Pourtant il marqua ses distances notamment
relativement au "modèle soviétique" et resta un esprit
libre toute sa vie. « Que la montagne est belle » nuit et
brouillard
QUE
LA MONTAGNE EST BELLE :
Le
texte oppose deux mondes en rupture – la Nature (représentée par
la montagne, celle de l'Ardèche si chère à l'auteur) et la Ville -
saisis dans leurs différences essentielles : vieillesse, tradition
et passé, d’un côté ; jeunesse, modernité et présent, de
l’autre.
Hier, la montagne
imposait une vie certes précaire, faite de privations (Cf.
la répétition de « sans
»), mais authentique. La nécessité de modeler le paysage à l’aide
de murs de soutènement, des récoltes incertaines, des ressources
aléatoires, des activités répétitives et incessantes, avaient
pour corollaire un art du bien vivre (« Mais
ils savaient tous à propos »)
naturel (« Tuer
la caille ou le perdreau/Et manger la tomme de chèvre »)
où l’on n'avait pas cette obsession moderne du temps qui passe,
synonyme de précipitation (« Qu’importent
les jours les années
»), et défavorable au sentiment de la lenteur indispensable . Si
bien que l’on finissait par ressembler, voire devenir cette Nature
que l’on façonnait et qui nous façonnait à son image (« Ils
avaient tous l’âme bien née/Noueuse comme un pied de vigne »).
Aujourd’hui, la
ville, à l’inverse, crée l’artifice d’une vie frelatée, que
ce soit le décor factice du « formica »
ou la distraction illusoire du « ciné ».
Elle asservit et prône l’obéissance et la surveillance (« Flics
ou fonctionnaires ») ;
elle met en cage (« rentrer
dans son HLM »)
pour offrir une vie sécurisée (« De
quoi attendre sans s’en faire/que l’heure de la retraite sonne »)
mais sans saveur, qui anéantit ce qu’était l’art de vie, voire
le goût (« Manger
du poulet aux hormones »).
Si Jean Ferrat
exalte la Nature et la Montagne, il semble toutefois admettre - bien
qu’il le dénonce - l'inéluctabilité du changement et célèbre
la liberté, y compris celle de mal faire ((« Il
n’y a rien de plus normal/Que de vouloir vivre sa vie
(…) » « Il
faut savoir ce que l’on aime »).
NUIT
ET BROUILLARD :
Elle sort en 1963, son nom, Nuit et brouillard est en fait le nom
d’un Décret d’Adolf Hitler de 1941 (en allemand Nacht
und Nebel)
sur les sanctions réservées aux opposants du Reich dans les pays
occupés. Le décret s’appliquait uniquement aux condamnés à
morts. Si la sentence n’était pas appliquée sous huit jours, les
condamnés étaient déportés en Allemagne et le Reich se réservait
le droit de ne donner aucune information à leur sujet à quiconque.
Une fois les condamnés déportés, leurs familles ne pouvaient pas
savoir où leurs proches se trouvaient ni même s’ils étaient en
vie.
LEO FERRE.
Il a toujours exprimé son anarchisme, même s'il militait davantage
verbalement au gré de la création de ses albums que sur le terrain.
L'AFFICHE
ROUGE :Le
21 février 1944, les murs de Paris se couvrent de
grandes affiches rouges.
Elles font état de l’exécution au mont Valérien de 23
«terroristes» membres d’un groupe de FTP (francs-tireurs
partisans), qualifiés d’«armée du crime». Le
chef de ce groupe de résistants s’appelle Missak (Michel)
Manouchian. Il est né en Arménie 36 ans plus tôt et a perdu son
père dans le génocide arménien.
La
plus retentissante de leurs actions est l’assassinat, le 28
septembre 1943, du général SS Julius Ritter, qui supervise le
Service du Travail Obligatoire (STO), responsable de l’envoi en
Allemagne de centaines de milliers de jeunes travailleurs français.
Suite
à une trahison, Michel Manouchian est arrêté par la police
française avec plusieurs de ses amis le 16 novembre 1943, à Évry
Petit-Bourg, sur les berges de la Seine. Sa compagne Mélinée
réussit à échapper à la police. Livrés à la police
militaire allemande, Manoukian et 23 de ses camarades sont jugés
devant la presse collaborationniste qui s’appesantit sur leurs
origines et leur «cynisme». Vingt-deux sont exécutés le 21
février 1944. C’en est fini des FTP-MOI.
L’affiche
rouge aurait été placardée au moment du procès des 23 membres du
groupe Manouchian, affilié aux FTP – MOI (Francs-tireurs et
partisans – Main d’œuvre immigrée).
NI DIEU, NI
MAITRE : Quelle est l'histoire de la
chanson Ni Dieu ni maître de Léo Ferré ? Cette chanson,
née en 1964, dénonce l'inhumanité de la peine de mort, la peur
ressentie par le condamné, l'ironie de l'acte de mettre fin à une
vie légalement comme si la justice avait le droit d'user de la loi
du Talion. Cette chanson est sortie à une époque où il était
question d'abolir la peine de mort. il participe avec BRASSENS en
1972 à une grande campagne contre la peine de mort. En 1968, les
jeunes redescendus des barricades reprennent cette chanson
anarchiste, pour crier leur colère contre les injustices.
MOULOUDJI Parallèlement à sa carrière de chanteur à texte "classique",
ses rôles au cinéma, il fut toujours en avant sur les idées
progressistes les plus avancées notamment en publiant de nombreux
disques engagés . Cet album collectif sur lequel participent
d'autres chanteurs "gauchisants", illustre ses nombreuses
participations, voire productions de vinyles sur des thématiques
révolutionnaires, pacifistes, antifascistes...Le déserteur de Boris
VIAN Toujours engagé et militant pacifiste, Mouloudji
rencontre quelques soucis de censure lors de la Guerre d'Indochine.
L'objet de discussion est la chanson "le Déserteur",
manifeste anti-militariste écrit et créé par Boris Vian. Quand
Mouloudji l'interprète au Théâtre de l'Œuvre le jour même de la
chute de Diên Biên Phu, cela provoque un scandale et il devient la
cible des censeurs et des politiques. La chanson est interdite
d'antenne. Seule la station Europe1 la diffuse. Cette première
censure le poursuivra et par la suite, d'autres titres connaîtront
le même sort.
LE DESERTEUR
C’est
la fin de la guerre d’Indochine marquée par la défaite de Dien
Bien Phu (Jour de l’enregistrement de la chanson)
C’est
le début d’une autre guerre coloniale : la guerre d’Algérie.
Les appelés sont des jeunes qui font leur service militaire. Ainsi
toutes les familles de France sont concernées
Dans
cette lettre, Boris Vian affirme fermement sa position, il ne laisse
pas place à la discussion.
Il
explique les raisons de son courrier. Il donne les raisons de son
refus en expliquant que la guerre touche tout le monde. (lui même a
connu des décès dans sa famille proche à cause de la guerre et par
le fait qu’il ne veut pas tuer des pauvres gens)
Enfin
pacifiste, il n’opposera pas de résistance et renvoie au Président
sa responsabilité. En effet, c’est lui qui envoie les gens se
faire tuer.
Néanmoins,
il ne déserte pas par lâcheté mais par conviction et incite les
gens à suivre son exemple. Il prône pour le non violence. C’est
un appel à la paix
Il
est conscient de sa désertion et des conséquences, qu’il se met
hors la loi : il s’attend à être arrêté ou bien tué (vous
pourrez dire à vos gendarmes que je n’aurai pas d’arme et qu’ils
pourront tirer, après modification conseillé par MOULOUDJI)
Cette
chanson est devenue l'hymne des pacifistes.
Interprété
par de nombreux artistes, y compris non français.
Vian
conteste les politiques militaristes, proteste contre les guerres
colonialistes ; en exprimant un seul message :
la
guerre est une souffrance pour tous, soldats, familles, etc.
Ce
poème a beaucoup dérangé puisqu'il fut censuré dés sa sortie en
France jusqu'à la fin de la guerre d'Algérie. Il a donc été
interprété par le pouvoir de l'époque comme une menace
.
(Cet
article n'est pas composé de mes mots, mais d'articles lus sur le
net, sur ces chansons que j'avais étudiées en classe. Mon
chirurgien, m'ayant dit qu'il était bien de faire travailler ma main
en tapant sur un clavier, et cela entraine une certaine douleur.
C'est la raison pour laquelle, j'ai fait cet exercice de copie. Une
réponse du Capitaine RACKHAM LE ROUGE à un de mes commentaires sur son blog,
m'a incité à le publier)