Petit Pays tu m'attirais comme aucun
autre pays ne l'a fait, ni même une région de mon propre pays et
pourtant ceux qui me connaissent savent que l'Euskadi et la Bretagne
sont chères à mon coeur.
Je suis venue à ta rencontre, et dés
que j'ai mis un pied sur le tarmac de l'aéroport Césaria Evora, je
me suis sentie chez moi. A aucun moment, je n'ai eu cette angoisse
qui parfois arrive quand je pars à l'aventure, à me demander « mais
que fais tu ici ? »
Petit pays tu m'as accueilli, comme je
ne l'ai jamais été et tu me manques terriblement. Cela fait que
quelques jours que je suis chez moi, dans ma maison, que j'ai eu ce
besoin de fuir, d'aller m'assoir au bord de la Seine, sentir le vent
dans mes cheveux, fermer les yeux et me revoir sur la plage de
Mindelo. La Seine est trop calme pour m'imaginer sur celle de San
Pedro. Les 24 premières heures de mon retour à Paris, je les ai
passées chez des amis Haïtiens, chez eux, c'est un peu comme chez
toi, il y a toujours de la musique mais surtout cet Amour, envers
l'être humain.
Petit pays, je me sentais chez moi sur
tes îles et ici comme une étrangère. Je pensais déjà partir de
la région parisienne, mais depuis que je te connais, c'est devenu
une certitude. Cette indifférence devient invivable. Pourtant ici,
il ne manque rien, c'est peut-être là qu'est le problème. Mes
concitoyens sont toujours en train de se plaindre et pourtant ils ont
tout ce qu'il faut pour vivre, mais ils veulent toujours plus, de ces
choses qui ne sont pas indispensables pour vivre. Nous sommes devenus
esclaves de cette société de consommation. Esclaves des temps
modernes, sans chaines, mais endoctrinés, pour nous faire consommer
encore plus et nous faire croire qu'il n'y a pas d'autre style de
vie.
Petit pays, je suis fatiguée de me
battre ici, contre les moulins à vent de Don Quichotte. Si j'avais
le courage, je chercherais comment faire pour venir vivre chez toi,
et te donner tout cet amour qui est en moi et qui ne demande qu'a
s'extérioriser. Je suis certaine que toi, petit pays, tu
l'accepterais et que tu saurais me dire, comment le donner pour
aider, ceux qui vivent chez toi et qui t'aime même s'ils ont cette
nostalgie qui les caractérise, s'ils rêvent de partir, ils
t'aiment.
Petit pays, certains dise que chez toi,
on s'ennuie. A Paris, il n'y a pas de place pour l'ennui. En vérité
l'ennui existe-t-il vraiment ? Est-ce que ce n'est pas tout
simplement que nous ne savons plus apprécier de ne rien faire, de ne
penser à rien... De considérer que c'est une perte de temps...
C'est pourtant si agréable de s'assoir, comme moi en ce moment, au
bord de l'eau, à l'ombre d'un arbre, d'un mur, et ne rien faire, de
prendre le temps d'échanger avec le passant, de tresser les nattes
des petites filles, ou lorsque l'inspiration arrive jeter quelques
lignes sur un cahier, sans penser à ce que sera demain...
Absolument magnifique, ton texte, il est tellement parlant et je dirais même....pédagogique! Les ravages de la société de consommation finiront même par gagner les pays les plus campés sur leur tradition. Le monde de la finance, comme un cyclone, n'épargne rien sur sa route! Le monde doit en prendre conscience.
RépondreSupprimerMerci Bizak, pour ce compliment. C'est à nous, de faire passer le message à ces pays, Pour qu'ils puissent avoir la force de lutter contre ce cyclone et ensuite montrer à nos pays, qu'il est possible de vivre dans un autre monde que celui de la finance. Mais je crains hélas que je ne sois qu'un rêve...
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